
Le grand cabinet juridique américain Morgan & Morgan, spécialisé dans les affaires de préjudice personnel, a envoyé un avertissement urgent à plus de 1 000 de ses avocats suite à un incident impliquant l’intelligence artificielle dans la pratique judiciaire. La cause était un cas où l’IA a généré des précédents judiciaires inexistants, ce qui a mis en péril la réputation du cabinet et la carrière de ses employés.
La situation s’est aggravée après qu’un juge fédéral du Wyoming a menacé de sanctions deux avocats du cabinet qui avaient inclus des citations judiciaires fictives dans une poursuite contre Walmart. L’un des avocats a admis dans des documents judiciaires la semaine dernière qu’il avait utilisé un programme d’IA qui avait « halluciné » des affaires inexistantes, et s’est excusé pour ce qu’il a qualifié d’erreur non intentionnelle.
Selon Reuters, la tendance de l’IA à générer de la fiction juridique dans les documents judiciaires a conduit les tribunaux à travers le pays à remettre en question ou à appliquer des mesures disciplinaires aux avocats dans au moins sept cas au cours des deux dernières années. Cela a créé un nouveau problème de haute technologie tant pour les participants aux litiges que pour les juges.
L’affaire Walmart se distingue car elle implique un cabinet juridique reconnu et un important défendeur corporatif. Cependant, des exemples similaires sont apparus dans diverses poursuites depuis que les chatbots comme ChatGPT ont inauguré l’ère de l’IA, soulignant de nouveaux risques dans les litiges.
Un représentant de Morgan & Morgan n’a pas répondu à une demande de commentaire, et Walmart a refusé de commenter. Le juge n’a pas encore statué sur les mesures disciplinaires contre les avocats dans l’affaire Walmart, qui concernait un jouet hoverboard prétendument défectueux.
Ce cas démontre les risques croissants de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la pratique juridique et souligne la nécessité d’une vérification plus approfondie des informations générées par l’IA, en particulier lorsqu’il s’agit de documents judiciaires.